Objectifs
Ecchymoses, articulations, muscles
Période
Tout temps
Comment
Gel, teinture mère, cuisine
Derrière son feuillage en forme de cœur, qui évoque la douceur et l’amour, se cache une plante singulière au surnom évocateur : l’herbe aux femmes battues. Depuis des siècles, le tamier commun (Dioscorea communis) est utilisé pour atténuer les hématomes et contusions. Mais cette liane grimpante ne se limite pas à cet usage ancestral.
Présente en Europe, en Asie et en Afrique du Nord, cette plante indigène française s’enroule avec élégance autour des arbres et poteaux, pouvant atteindre jusqu’à 4 mètres de hauteur. Son tubercule, en forme de navet, s’ancre dans les sols riches et argileux, lui permettant de s’épanouir dans les sous-bois et le long des chemins.
Le tamier séduit par son feuillage vert vif et ses grappes de fleurs jaunes, avant de donner naissance à de petites baies rouges vénéneuses. Attention, ces baies peuvent être confondues avec des groseilles, mais elles sont hautement toxiques. Leur ingestion peut provoquer des troubles digestifs sévères, des inflammations et même des atteintes neurologiques et respiratoires.
Cependant, malgré cette toxicité, le tamier possède un atout culinaire surprenant : ses jeunes pousses printanières, consommées dans le Sud-Ouest et en Occitanie sous le nom de respounchous ou asperges sauvages. Elles sont blanchies et dégustées en omelette ou en salade. Toutefois, leur cueillette est réglementée afin de préserver l’espèce.
Si l’ingestion du tamier est risquée, son usage externe est plébiscité depuis l’Antiquité. Ses racines riches en amidon et en mucilage sont utilisées pour apaiser les ecchymoses et contusions. L’oxalate de calcium qu’elles contiennent aurait un effet révulsif naturel sur la peau, favorisant la disparition des hématomes.
Contusions et bleus : En cataplasme ou en décoction, le tamier aide à résorber rapidement les marques laissées par les chocs.
Douleurs articulaires et musculaires : Son extrait est prisé en pommade pour soulager rhumatismes, lumbagos et sciatiques.
Action anti-inflammatoire et analgésique : Certaines préparations médicinales incluent le tamier pour atténuer les douleurs musculaires et articulaires.
Le tamier est aujourd’hui disponible sous plusieurs formes pour un usage sûr et contrôlé :
Granules homéopathiques (Tamus Communis, Boiron) : utilisées pour les crises de goutte aiguë ou en traitement chronique.
Gel apaisant (Gel du Père Jean) : idéal pour soulager les tensions musculaires et articulaires.
Teinture-mère (Apo-tamier, Aponat) : à appliquer en massage pour atténuer ecchymoses et douleurs.
En cuisine (avec précaution) : ses jeunes pousses se dégustent après blanchiment, dans des omelettes ou en salade.
Plante aux mille visages, le tamier fascine autant qu’il intrigue. Son double jeu entre toxicité et vertus médicinales en fait un végétal d’exception, à manipuler avec précaution mais dont les bienfaits sur la peau et les douleurs articulaires sont indéniables. Entre savoir ancestral et pharmacopée moderne, il a toute sa place dans la nature… et peut-être dans votre rituel bien-être !
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